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lundi, 23 janvier 2012

Billet de campagne : Le Morin

Le Morin a fait le buzz aujourd'hui, en déclarant à Nice avoir assisté au débarquement des Alliés en Normandie, alors qu'il est né en 1961  (lire ICI). Décidément, la politique rend dingue. On a retrouvé ce vieux billet de 1916 à son effigie. Le Morin est un billet très patriotique. 

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22:50 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : morin, nouveau centre, politique, billets français, cinq francs rose, docker | | |

Billet de campagne : Le Marine

Si l’on ne tient compte ni de ce qu’elle dit, ni de ce qu’on dit d’elle, le statut réel de Marine Le Pen apparaît pour ce qu’il est : celui d’une héritière. Comme Jean-Louis Debré, Martine Aubry ou  François Baroin, Marine est du sérail ; elle est de ceux qui, comme Obélix, sont tombés dedans quand ils étaient petits.

On parle beaucoup de la personnalisation et de la starification des hommes politiques. On parle beaucoup du copinage entre membres de partis opposés. Moins de l’établissement insidieux de ces dynasties. Comme dans le monde du spectacle, où les Charlotte Gainsbourg et Thomas Dutronc sont légions, celui du sport avec les dynasties Gourcuff, Noah, Zidane, installées ou en passe de l’être, le monde politique est pourtant, là encore, fort tendance. En attendant la présidentielle à venir, entre un certain Jean Sarkozy et un certain Thomas Hollande. 

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09:18 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : le pen, poltique, société, jacques coeur, billets français | | |

samedi, 21 janvier 2012

Billet de campagne : L'écolo

Le 100 francs Jeune paysan, imprimé de 1945 à 1954 et dessiné par Robert Poughéon dans un style franc art déco fut l'un des billets de cent balles les plus populaires en France. Il est aujourd'hui bien oublié, mais la campagne pour une juste verdure ou une verte justice d'Eva Joly est l'occasion de le ressortir des tiroirs. 

 

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Fallait-il qu'Eva gardât ses rouges binocles pour entrer dans la postérité de la BdF ?   Si les boucles d'Eva, couleur paille, se fondent harmonieusement dans celles du jeune paysan, trop bobo, les rouges binocles ! Trop bobo, pour contempler la France dans les yeux, surtout la rurale. 

Une question demeure pendante, concernant l'étrange campagne de la juge aux champs : Ce billet, l'Ecolo, est-il un vrai billet ? Ou, plus vraisemblablement, un faux-monnayage électoral consenti, entendez par là un simple ticket pour les législatives ? Difficile pour les purs de ne pas verser alors, comme ceux qu'ils critiquent, dans la tambouille...

07:18 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : eva joly, politique, billets français, écologie, jeune paysan | | |

vendredi, 20 janvier 2012

Billet de campagne : Le Poutou

Ce billet est un peu un retour aux sources : du facteur de Neuilly à la Gueule Noire de Jonas, le 10 francs mineur revisité pour une campagne où il est dur de faire son trou

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09:35 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, billets français, mineur, lucien jonas, poutou, lcr | | |

jeudi, 19 janvier 2012

Billet de Campagne : Le Gargouilleux

Se croire un personnage est fort commun en France

On y fait l'homme d'importance

Et l'on n'est souvent qu'un bourgeois:

C'est proprement le mal françois...

(La Fontaine, Le rat et l'eléphant)


(à chanter sur l'air de Entends-tu le cri de la gargouille, celui qui nous casse les c... )

 

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06:18 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : billets français, politique, la fontaine, de villepin, société | | |

mercredi, 18 janvier 2012

Billet de campagne : Le Méluche

Si le Sarko porte toute la duplicité du Palais en son tracé, le Méluche n'en est pas moins une coupure ambigue, usitée au Sénat comme au Parlement Européen, et dont on ne sait plus trop ce qu'elle vaut dans la rue.

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C'est néanmoins encore un joli petit bifton qu'il fait bon avoir en poche quand on veut traîner du côté de la Mouffe ou de la Bastille, histoire - faute de mieux - de se raconter des histoires.


05:28 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ps, politique, mélenchon, front de gauche, billets français, société | | |

mardi, 17 janvier 2012

Billet de campagne : Le Sarko

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En ces mois d'interrogation sur le maintien de l'euro ou le retour aux francs, et pour un peu se détendre face à une campagne où chacun tire à vue à la moindre occasion, voici un peu d'argent de poche pour financer ce qui reste de bonne humeur dans ce vieux pays

13:42 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : billets français, sarkozy, montesquieu, politique, société | | |

mardi, 03 janvier 2012

La mer pour vingt balles

De 1914 à 1918  disparurent de nombreux jeunes gens alors en pleine force l'âge : Charles Péguy au front, Guillaume Apollinaire au retour, de la grippe espagnole. On cite aussi souvent le nom d'Alain Fournier. Ces disparitions ont éclipsé celles d'autres gloires nationales, plus âgées. Parmi elles,  Claude Debussy, emporté par un cancer, à 56 ans. Un musicen de génie qui a un front de chien indochinois, l'horreur de son prochain, un regard de feu et la voix légèrement enchifrenée C'est ainsi que le dépeignit Léon Daudet dans ses Salons et Journaux, avant de rajouter qu'il se régalait d'un oeuf pas trop cuit agrémenté d'un petit morceau de foie ou de rognon au jus.

  Paul Jean Toulet, qui se déclarait ami comme cochon  avec l'auteur du Prélude, entretint avec lui une correspondance qui s'étala sur 16 années. Paul Jean Toulet était l'un de ceux qui, au soir du 30 avril 1902, n'avait pas hurlé son déplaisir ni crié : "Nous ne sommes pas heureux non plus!" lors de la création de Pelléas et Melisande. A Toulet, Debussy confiait donc qu'il était "une des rares personnes dont j'aime à recevoir des nouvelles".  Cette correspondance est emplie des petites prévenances qui faisaient alors le charme des amitiés durables. On y parle souvent de nourriture : "Venez diner sans crainte demain, il y a une cuisinière  qui évidemment n'est pas la petite nièce de Brillat Savarin, mais elle fait ce qu'elle peut"

Le peintre Marcel Baschet, qui réalisa en 1884 le portrait de l'artiste  (on peut admirer le tableau au musée d'Orsay) ne se doutait pas qu'un jour, une reproduction à l'identique en serait tirée à des milliers d'exemplaires pour finir dans la poche de millions de Français. Pour quelle raison un Debussy valait-il deux Berlioz ? Cela reste un mystère que la Banque de France gardera sans doute bien bouclé dans ses coffres. Imprimé en 1980, le Debussy fut livré aux Français avec la gauche au pouvoir, Mitterand à l'Elysée et une rose au Panthéon, en 1981. Curieux destin, pour un farouche nationaliste, qui se fit appeler Claude de France. Comme le Quentin de la Tour, il fut conçu par Taurelle. On découvre le musicien  devant une mer et des récifs sur une face du billet.  Il n'y avait pas eu une telle valeur faciale depuis 1950, date du retrait du Vingt francs pécheur.

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Ce billet termina sa vie avec la dernière série des francs, lors du passage à l'euro. Entre temps, en 1997, il s'était muni d'un discret fil de sécurité, chasse aux contrefaçons oblige.
Nous avons tous encore, logée dans un coin du cerveau, l'image de cette mer de dentelles chahutée par quelques rocs sous un ciel orageux, un toit qui ne serait plus très tranquille mais où marcheraient obstinément quelques colombes, car comme le disait le maître : "le génie musical de la France, c'est quelque chose comme la fontaine dans une sensibilité" : Mais jusqu'à quel point peut-on faire chanter un billet de banque ? Lequel d'entre nous, ce billet entre les mains, entendit vraiment résonner à son esprit quelques notes de la célèbre partition de 1905, tandis qu'il passait, blasé, indifférent ou gavé, à une quelconque caisse de notre univers terriblement anti-musical malgré (ou à cause de) son omniprésente technologie ?
Sur l'autre face de la vignette se profile derrière le visage encore jeune du compositeur, la fontaine et les arbustes d'un décor de Léon Jusseaume pour la création de Pélléas et Mélisande. Le Debussy, après le retrait du 10 fr. Berlioz, demeura la plus petite coupure du franc en cours légal. A ce jour, sans doute en raison de sa faible valeur marchande au moment de son retrait, c'est l'un des billets les plus collectionnés. Certains murmurent d'un ton de moins en moins feutré que nous risquons de revoir les francs bientôt, bien plus tôt que nous le pensons en tout cas. Et s'y préparent. Le cours de l'or n'a pas fini de grimper. Après l'incroyable déshumanisation des euros, quelles figures nationales hanteront-elles à nouveau le fond de nos poches ? Les paris sont ouverts dès à présent. Claude, lui, fait figure de revenant.

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mercredi, 21 décembre 2011

Des mots et des sous

De mémoire, il fut mon premier boulot. Et ne dura que quelques heures, réparties sur trois après-midis. Aide-géomètre, vous savez, ce type planté devant le tachéomètre qui griffonne sur un calepin des mesures. En tout, donc, une dizaine d’heures pas trop harassantes qui me firent découvrir plus en détail le faubourg de Vaise. Toujours ça.

Un Racine pour cette poignée d’heures fut mon premier salaire. Rien qu’un. En même temps c’était déjà ça. Déjà un. Ce prime boulot fut suivi par tout un paquet d’autres, tout un paquet d’après-midi, de semaines, d’années. C’est  pas ça qui compte. Ce qui compte, c’est ce qu’il m’avait appris, que les autres confirmèrent par la suite : qu’entre un boulot et un salaire, on cherche en vain le rapport. En vain.

En linguistique, on appelle ça l’arbitraire du signe. Dans le monde du travail, ce qui devrait s’appeler l’arbitraire de la monnaie se nomme du doux euphémisme de  différences de traitement. Le tout  varie du très simple au fort double. Du smic à ce que touche à présent Anelka chez les Chinois. Entre, toute la gamme, du saisonnier à l’emploi à vie. De plus en plus rare, la dernière espèce. Quant à ce que palpe Anelka, ca reste réservé aux faibles pourcentages. Des milliardièmes de milliardièmes de l’humanité. Pas la part la plus intéressante. La monnaie joue quand même à être fiduciaire. Et ça gaze. Incroyable, non ? Le mot, lui…

Vouloir réparer ces injustices, c’est comme vouloir supprimer l’arbitraire du signe, ça se peut pas. Rien qu’une illusion pour berner l’électeur. Mais comme disent les gourmets politiques : faute de pouvoir réparer les injustices, peut-être qu’on pourrait parvenir à les réduire, non ?

Mon boulot à moi, c’est plutôt de réduire l’arbitraire du signe. Pas l’inégalité des conditions. C’est pour ça que je n’aime pas les politiques. Ni ceux de gauche, ni ceux de droite, pas mieux ceux des extrêmes. Je préfère les écrivains. Je suis écrivain. On fait pas le même boulot.

Nous, on berne le lecteur consentant. C’est ça notre mandat. Moins radical. Moins dangereux. Moins définitif. Moins rentable aussi, par les temps qui courent. Il y a une trentaine d’années, une directrice de collections me disait déjà : vivre de sa plume ? A part San Antonio et les recettes de cuisine, mon petit ami…  Me souviens encore du temps qu’il faisait, place Saint-Sulpice ce matin-là. Des limaces grises et bleuâtres qui coulissaient sur Paris. Ç’aurait  pourtant été joli de construire une existence à partir de sa plume. Une existence d’homme libre. Mais établir une relation entre réduire l’arbitraire du signe et un gagner sa vie semble un doux rêve de pubère excentrique. La monnaie se cabre. Résiste. Veut pas. Elle a de nombreux adeptes. Vraie peau de chagrin.

J’en ai pris mon parti, j’écris sur ce blog pour des nèfles en termes monétaires et gagne ma vie (comme on dit) autrement. Et quand se pose cette question sans doute non réglée de l’édition, j’éprouve une grande fatigue en songeant à tous  ces mois de ma vie qui dorment dans des tiroirs, romans, pièces de théâtre, recueils de poésie. Ces textes ne figureront jamais sur ce blog car ils sont sans rapport avec Solko. Ont-ils encore un moment à attendre ? Un public à atteindre ? Ou bien sont-ils, telles ces âmes perdues errant dans les marais ? Ils naquirent en tout cas d’un but qui n’était pas mercantile d’où la difficulté que j’eus à les vendre.  Sans doute étais-je le plus mal placé. A présent, quelle envie grignotée me presserait donc encore ? Autant, somme toute, se planter devant le tachéomètre…

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00:52 | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : écriture, littérature, monnaie, vanité, racine, billets français | | |